Les opéras rock qui font aimer l’Histoire de France
Fiches pédagogiques
Méthodologie des fichiers
Les fichiers numériques de la chanson ou du clip vidéo sont utilisés comme un vecteur ludique au service d’un objectif pédagogique. Ils s’intègrent à la fin d’une séquence de traitement d’un chapitre en tant que document illustratif. L’exercice doit permettre aux élèves d’avoir une vision globale de la période étudiée et de montrer en quoi la musique ou l’image peuvent faciliter la compréhension d’une réalité historique.
Test réalisé mardi 15 décembre 2021 en région parisienne
La chanson Henri IV extraite du spectacle, est intégrée en tant que document illustratif en EMC pour un travail sur la laïcité et une étude prospective du thème 3 : « Transformation en Europe et ouverture sur le monde au XVIe siècle », continuant le chapitre 8 : « Humanisme, réforme et conflits religieux » dans le cadre du programme de cinquième en Histoire.
1 Préparation à l'écoute :
2 Première écoute :
3 Audition du document par extraits 15 minutes
4 Dernière écoute et comment relier cette chanson à la laïcité ?
Étude de la vidéo youtube Louis XIV
"Nec pluribus impar"
Cette étude s'intègre dans le thème III du programme d'Histoire de la classe de 5e -Transformations de l'Europe et ouverture sur le monde aux XVIe et XVIIIe siècles, chapitre III Du Prince de la Renaissance au roi absolu.
La séquence est organisée à partir du clip vidéo Historock « Louis XIV Nec pluribus impar », en libre accès sur Youtube. Cette nouvelle approche, cette "innovation pédagogique" qui permet une variété des supports pédagogiques autres que les documents écrits, a particulièrement plu à nos élèves qui ont apprécié l'aspect pluridisciplinaire et la présence des supports audio, musicaux, théâtraux et le récit clair et synthétique de Franck Ferrand sur le siècle de Louis XIV que l'on qualifie de "Grand siècle". J'ai organisé la séquence selon le déroulé de la fiche méthodologique fournie pour l'étude de la chanson "Nec pluribus impar" à savoir:
1 Préparation à l'écoute et recontextualisation
Rappel du contexte historique et de la problématique du cours du chapitre III : " En quoi l'État devient-il absolutiste sous Louis XIV ?". On resitue chronologiquement le règne de Louis XIV en rappelant les grandes dates de son règne en tant que monarque absolu (1661-1715).
Le plus long règne de la monarchie française.
Comme tous les rois de France, il est roi de droit divin (connaissances réinvesties du cours précédent "le roi gouverne seul"). Il crée la monarchie absolue de droit divin, s'estimant supérieur à tous et prend comme emblème le Soleil d'où le surnom de "Roi-soleil" et le cadre de Versailles, miroir de l'absolutisme (thème étudié en Point de Passage et d'Ouverture : Versailles, le "Roi-soleil", et la société de cour").
2 Première écoute
les élèves ont répondu aux questions suivantes :
- Nature du document : leurs réponses : document audiovisuel sur Louis XIV, musique basée sur l'histoire, document vidéo-musical.
- Thèmes de la chanson évoqués : monarchie solaire -- roi-soleil
Le rayonnement de la France sous Louis XIV
Le soleil avant la nuit, la Fronde
- Ton de la chanson : rythme plutôt lent pour les couplets, plutôt saccadé pour le refrain. Style musical : rock (commentaire d’élève : "on le voit avec les sons des guitares électriques, les solos de guitare électrique, les passages graves de guitare basse, la présence de la batterie et les breaks de relance rythmique... »).
3 Audition du document par extrait
4 Que nous apporte ce document sonore et visuel dans la connaissance sur le chapitre du programme d'Histoire de 5e ?
- Devise expliquée "Nec pluribus impar" de différentes façons, par les chanteurs et le comédien qui incarne Louis XIV, par l'historien Franck Ferrand qui nous apporte un éclairage tout à fait pertinent, qui complète la chanson et permet une approche fine et claire du thème étudié, avec un récit qui capte l’attention les élèves (d’où l'importance d'une histoire narrative, qui les captive et éveille la curiosité de nos élèves, l’envie d’en savoir plus…
- Le comédien nous permet de mieux connaître sa personnalité et sa perception du monde ainsi que certains détails sur la vie de Louis XIV (sa santé, son hygiène- le fait que le roi prenne seulement deux bains par an- a marqué les élèves). Ce qu'il faut retenir, c'est que cette nouvelle manière de travailler a captivé les élèves et qu'ils ont très bien adhéré au projet Historock et aux activités méthodologiques proposées.
Méthodologie des fichiers
Le fichier numérique de la chanson est utilisé comme un vecteur ludique au service d’un objectif pédagogique. Il s’intègre à la fin d’une séquence de traitement d’un chapitre en tant que document illustratif. L’exercice doit permettre aux élèves d’avoir une vision globale de la période étudiée et de montrer en quoi la musique peut faciliter la compréhension d’une réalité historique.
Test réalisé en mars 2022 au Cours Antoine de Saint-Exupéry à Asniéres-sur-Seine,
classe de 5éme
L’étude de cette chanson s’intègre parfaitement dans le programme d’histoire de la classe de 5e « Société, Église et pouvoir politique dans l’occident féodal (XIe -XVe siècles » et permet d’illustrer, pour la fin de la période, les difficultés du royaume de France durant la « guerre de Cent Ans » qui le transforme en royaume national en particulier par l’action d’acteurs importants (Charles VII, Jeanne d’Arc). Le programme nous invite, en effet, à raconter l’action de Jeanne d’Arc. . Cette chanson est un support pour raconter son épopée et comprendre son rôle déterminant dans la construction capétienne de l’Etat français et de la prise de conscience progressive de la nation « France ».
Durée : 5 minutes. Les élèves se munissent d’une feuille de papier et apprécient de travailler sur ce projet artistique et musical original.
L’enseignant fait une brève introduction sur la guerre de Cent Ans, guerre dynastique de 116 ans : le royaume de France disloqué et deux rois de France qui s’affrontent, le roi Charles VII reconnu qu’au sud de la France, le « petit roi de Bourges ». C’est dans ce contexte que surgit en 1429 cette jeune lorraine qui va galvaniser les énergies comme chef de guerre et réussir à faire sacrer le dauphin Charles à Reims.
On définit aussi les mots difficiles comme « Dauphin », « pucelle » ou le verbe « bouter »
Les élèves ont pu identifier :
- La nature du document : chanson pop-rock
- Les thèmes abordés : la guerre de Cent Ans, la France envahie par les Anglais, le sacre de Charles VII en la cathédrale de Reims, l’épopée de Jeanne d’Arc et les différentes villes qui retracent son itinéraire (Domrémy, Orléans, Reims, Compiègne, Rouen)
- Le ton de la chanson et ambiance musicale : les élèves ont bien identifié en général le style rock de la chanson. Cette chanson est « dynamique », « joyeuse », « entrainante » comme l’histoire de Jeanne d’Arc, nous disent les élèves. Le professeur doit bien préciser que ce style musical n’a rien à voir avec celui du Moyen Âge !
Voici ce que les réponses au questionnaire nous ont montré :
Extrait 1 : Les élèves ont bien saisi la notion de sacre et son importance pour une reconnaissance de la légitimité de Charles VII, le petit roi de Bourges. L’importance de la place stratégique d’Orléans et son siège par les Anglais a été bien comprise. Les trois saints qui ont révélé à Jeanne sa mission selon la tradition ont été dans l’ensemble bien identifiés.
Extrait 2 : les élèves ont bien saisi à travers ce deuxième extrait la mission de Jeanne à Orléans : repousser les Anglais et les chasser du territoire français. Tous ont bien compris qu’elle s’est faite arrêter à sous les murs de Compiègne et bruler à Rouen après un procès truqué. Celle qui a tant fait pour la France et pour le roi Charles VII meurt sans un cri, devant une foule partagée entre l'horreur et l'émotion. En cet fin du Moyen Age plus personne ne doute de sa sainteté.
La mort de Jeanne ne profite pas aux Anglais, bien au contraire ! La jeune fille a éveillé en France un véritable sentiment patriotique. Grâce à l’union de son peuple, Charles VII réussit à chasser définitivement les Anglais. L’année de sa canonisation (1920) par l‘Église catholique a été bien évoquée par le professeur.
Par ailleurs, l’Histoire de Jeanne d’Arc démontre aussi qu’à fin de la période médiévale (1429), en France, les femmes ne sont pas considérées inférieures aux hommes...
Les élèves ont apprécié cette façon de se familiariser avec l’épopée johannique. Voici quelques-unes de leurs réactions : « C’est plus intéressant qu’un cours ! » ; « Cela rend l’histoire plus intéressante et amusante » ; « C’est un moyen plus moderne et plus accrocheur » ; « C’est mieux pour apprendre facilement ! » et enfin « Cela permet de toucher plus de monde ».
Aborder l’histoire par le biais de la chanson contemporaine est une façon de surprendre et donc de susciter l’attention des élèves. Nous avons tout intérêt dans nos enseignements de l’histoire à varier le plus possible les approches et à diversifier nos supports pédagogiques. Cette chanson répond parfaitement au besoin du professeur dans sa mise en œuvre du programme de manière originale et pertinente.
1 Préparation à l'écoute
2 La première écoute à lieu alors en silence (environ 7 minutes)
3 Audition du document par extraits (environ 15 minutes)
4 Dernière écoute et en conclusion
Durée : 5 minutes. Les élèves se munissent d’une feuille de papier. Le silence règne dans la classe. Les élèves apprécient de travailler sur ce projet artistique et musical, un silence inhabituel, a d’ailleurs été remarqué dans la salle de cours pendant toute la séquence.
L'enseignant introduit le contexte historique général dans lequel le document illustratif sonore trouve sa place : les Guerres de religion au XVIème siècle entre catholiques et protestants à l'époque moderne, au temps du roi Henri IV, qui a régné sur la France de 1589 à 1610. On évoque rapidement la conversion d'Henri IV, protestant par sa mère Jeanne d'Albret, à la religion catholique pour devenir roi de France : « Paris vaut bien une messe ».Puis on définit les notions clés comme « édit ». Le professeur explique ce que signifie l'édit de Nantes, édit de tolérance religieuse à l'égard des protestants qui peuvent désormais pratiquer librement leur religion dans le royaume de France.
La chanson est diffusée dans son intégralité une première fois. Les élèves doivent identifier le document, 3 minutes. + 5 minutes sont laissées aux élèves pour répondre au questionnaire par écrit, à savoir :
- Nature du document : chanson rap avec présence de slam indiquent certains élèves.
- Thèmes de la chanson : les élèves ont repéré les thèmes suivants :
Guerres de religion entre catholiques et protestants,
Massacre de la Saint-Barthélemy qui a ensanglanté la France le 24 août 1572,
Édit de tolérance, laïcité, liberté, fin de la guerre de religion entre catholiques et protestants, le ralliement au roi Henri IV qui met fin aux divisions.
- Ton de la chanson : Les élèves doivent repérer en quoi la musique peut faciliter l’expression d’une réalité historique.
-Les élèves repèrent que l’ambiance musicale comprends des styles : rap, RnB, slam. Les couplets sont chantés dans un style « rap», avec des rythmes aux tempos rapides, parfois saccadés. Ils illustrent de manière épique le moment où Henri IV met fin aux guerres de religion. Au début de la chanson, les rythmes sont violents, comme pour évoquer les guerres, l'âpreté et la brutalité des combats, puis vient le refrain au rythme plus régulier avec une mélodie plus positive. Le final est chanté en canon, par des chœurs qui reprennent en rythme une mélodie typique de la Renaissance, très joyeuse, elle évoque le retour de la paix et de l’espoir dans le royaume.
L’enseignant distribue le texte des paroles de la chanson ainsi qu’un lexique définitions et le questionnaire contenus dans le livret. Pour chaque couplet de la chanson, les élèves répondent aux questions figurant dans le livret. L’axe chronologique permet de situer dans le temps le récit de la chanson.
L’écoute finale du document sonore doit permettre aux élèves d’avoir une vision globale du thème abordé. Les élèves ont compris que le roi Henri IV a réussi à fédérer et à rallier à sa cause les « semeurs de troubles » -dixit un élève-, en faisant cesser les guerres de religion, et en prônant la tolérance et le « respect », tout cela grâce à son édit de Nantes. Un autre élève a noté dans sa copie : « la chanson parle du manque de savoir-vivre entre les catholiques et les protestants…
Les élèves ont rattaché la notion de laïcité au vivre-ensemble, au respect de toutes les religions de la loi de 1905. Ils ont compris que c’était la toute première origine de cette idée. Un élève a même parlé d'un roi qui a créé un édit qui donnera naissance à la laïcité, malgré l'anachronisme, le sens de la portée de la liberté de culte de l'édit de Nantes a bien été perçu !
Par ailleurs, les élèves ont compris le lien que l'on peut tisser avec les problèmes actuels et la mission de la laïcité qui, par la neutralité religieuse et par la séparation de la sphère religieuse et de la sphère politique, doit permettre une plus grande tolérance et le respect de chacun.
Étude du titre Marie-Antoinette
Classe de Première des élèves du Lycée Olympe de Gouges de Noisy-le-Sec séance 7 juin
Méthodologie des fichiers
La vidéo Marie Antoinette est utilisée comme un vecteur ludique au service d’un objectif pédagogique. Il s’intègre à la fin d’une séquence de traitement d’un chapitre en tant que document illustratif. L’exercice doit permettre aux élèves d’avoir une vision globale de la période étudiée et de montrer en quoi la musique peut faciliter la compréhension d’une réalité historique.
L’étude de ce titre musical complété par la vidéo qui s’y rapporte, s’intègre parfaitement dans le programme d’histoire d’une classe de Première de 24 élèves, avec qui le programme d'Histoire "l'Europe bouleversée par la Révolution" a été traité, 1er thème très important de ce niveau.
Les élèves se montrent motivés et très intéressés par cette nouvelle approche pluridisciplinaire sur l'histoire de la Révolution française.
La méthodologie préconisée par Historock est respectée.
1) Le début de la séance commence par une préparation à l'écoute qui passe par une recontextualisation du personnage historique de Marie-Antoinette d'Autriche, reine de France et épouse du roi Louis XVI sous la période révolutionnaire. On rappelle sa vie au château de Versailles, son origine autrichienne (famille des Habsbourg), les critiques faites par le peuple et la presse de l’époque sur son goût du luxe, des jeux et des bals à Versailles. Enfin, on rappelle qu'elle connaît une fin tragique, première reine guillotinée à 37 ans sous la Terreur, le 16 octobre 1793, soit 9 mois après la mort du roi Louis XVI son époux.
2) Avant de visionner la vidéo une première écoute du titre musical Marie-Antoinette est réalisée. Les élèves, qui ont sous les yeux les paroles de la chanson, repèrent la nature du document (chanson extraite d'une comédie musicale Historock), les thèmes de la chanson ( la vie de Marie-Antoinette, ses critiques pour son train de vie dispendieux...), les personnages historiques cités ( Marie-Antoinette, Louis XVI, le comte suédois Axel de Fersen amant de la reine), le ton de la chanson ( lent, solennel, en forme de slow ou de ballade), la forme musicale classique ( romance ou ballade, à 4 temps, proche du slow), le fait qu'il y a un chanteur et une chanteuse, et des chorus sur les refrains.
3) La préparation au commentaire du document passe par deux écoutes de la chanson, la classe est silencieuse et les élèves sont captivés à la fois par la musique et par les informations historiques véhiculés. L'audition du document sonore montre un style de musique dramatique et le refrain suggère le destin tragique de la reine :
« Ô Marie, ô Marie, ô Marie-Antoinette
Voulez, voulez-vous, voulez-vous disparaître
Ô Marie, ô Marie, Marie-Antoinette
Éternelle rebelle, loin de l’étiquette »
Puis nous passons à la vision de la vidéo découpée en 3 parties
-1er acte la comédienne qui incarne bien la reine de France avec ses habits d'époque XVIIIème siècle (robe, chapeau, perruque, bijoux d'époque...) et qui présente des détails intimes de Marie-Antoinette,
-le 2ème acte montre des extraits ciblés de la chanson (les élèves repèrent un seul instrument au début, le piano, puis un quatuor à corde entendu sur le dernier refrain),
-et enfin le dernier acte qui est l'analyse approfondie et documentée apportée par l'historienne Virginie Girod. Les élèves suivent et sont extrêmement intéressés par ce documentaire en 3 temps. Plusieurs d’entre eux évoquent une comédie musicale ou un opéra rock.
4) En conclusion, les élèves mettent par écrit leurs commentaires et font remarquer qu'ils ont beaucoup apprécié la chanson, forte en émotion, où les voix sont très belles. Les remarques : " La partie musique est celle que j'ai préféré », « la comédienne est drôle », « c'est un projet intéressant », reviennent souvent.
" Cela m'a plu d'écouter et de voir la vidéo musicale, car c'est une autre manière d'apprendre des choses en classe, ça change des documents de tous les jours". `
Un autre élève me dit qu'il a préféré « l'aspect cinématique… ».
Pour terminer la séance le professeur évoque avec les élèves, en quoi cette approche est novatrice et en quoi elle soulève la question de la libération des femmes au XVIIIe siècle. Le professeur rappelle comment et dans quelles circonstances précises Marie-Antoinette a contribué à l'émancipation de la femme pendant cette période historique, tout comme l'écrivaine Olympe de Gouges, autre femme guillotinée pendant la Révolution française, sous la Terreur et qui est exécutée le 3 novembre 1793, à 45 ans, place de la Révolution, aujourd'hui place de la Concorde, soit quelques jours seulement après Marie-Antoinette. Ces deux femmes ont subi la répression aveugle et implacable de la dictature de Salut public, pour avoir osé, toutes les deux à leurs façons, défier un certain Maximilien de Robespierre, celui qu'on appelait alors l'Incorruptible et surtout une société très misogyne.
Enfin, le thème de cette chanson entre en résonance avec le nom donné au lycée dans lequel s’est passé le test de la méthode Historock. Sans doute, chacune à leur niveau, Marie-Antoinette et l'écrivaine Olympe de Gouges ont été les premières féministes de l'histoire de la France a payer de leurs vies leurs engagements...
Etude de la vidéo "Paris Napoléon III" réalisée avec les élèves de 1ère STMG
Le jeudi 2 juin 2022, une séquence sur le thème 2 d'Histoire "Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870" du programme de Première STMG et sur la question de cours obligatoire "Politique et société en France sous le Second Empire" a été mené avec une classe de Première STMG3 de 24 élèves du lycée Olympe de Gouges de Noisy-le-Sec (93130).
La fiche méthodologique générale du projet pédagogique Historock, initié par l’historien Dimitri Casali, a été suivie afin de mener au mieux la séquence qui s'est parfaitement déroulée et qui a fortement intéressé mes élèves de Première STMG par les liens étroits musique-histoire, comédie musicale et histoire de l'art.
Préparation à l'écoute
La séance débute par une préparation à l'écoute de l'extrait audiovisuel Paris Napoléon III Offenbach du projet réalisé par Monsieur Dimitri Casali avec l’aide du vidéaste Ugo Bimar. Le contexte historique est alors rappelé aux élèves à savoir " Le Paris Napoléon III de Jacob Offenbach se situe sous la période du Second Empire. On rappelle que Jacob Offenbach est né le 20 juin 1819 à Cologne en Allemagne et est mort le 5 octobre 1880 à Paris. Jacques Offenbach (francisation de son prénom originel Jacob) était un compositeur et violoncelliste virtuose devenu français, d'origine allemande et de confession juive. Ce formidable musicien compositeur est devenu à partir de 1858 un compositeur emblématique du Second Empire, très apprécié par Napoléon III pour la qualité de ses opérettes telles Orphée aux Enfers présentée en octobre 1858.
La première écoute permet aux élèves de relever qu'il s'agit d'un document audio-visuel contenant une interview sur Jacob Offenbach interprété sous les traits d'un comédien qui a revêtu la tenue d'Offenbach et son accent français fortement imprégné et patiné par les sons gutturaux propres à la langue allemande, ce qui n'a pas manqué de faire rire les élèves. Puis la deuxième partie du document sonore évoque la chanson Paris Napoléon III mêlant à la fois des sons rocks et des réminiscences d'une des opérettes les plus célèbres d'Offenbach "la Vie parisienne" régulièrement jouée sur le fameux thème "ça c'est Paris" aux airs de fête du French cancan.
La dernière partie de l'extrait audiovisuel offre une explication historique et rigoureuse d'Arthur Chevallier évoquant les transformations de la ville de Paris ainsi que les grands travaux réalisés sous le Second Empire par l'empereur Napoléon III et son fidèle préfet de la Seine, le baron Haussmann. "Paris est une fête", célèbre roman d'Ernest Hemingway, est un titre qui convient parfaitement pour évoquer cette période festive qui voit se déployer les opérettes d'Offenbach dites opéras-bouffes dont la Grande-duchesse de Gérolstein à l'Opéra Garnier, au théâtre des Variétés ou à l'Opéra-Comique de Paris.
Les élèves repèrent ainsi dès la première écoute les personnages historiques marqueurs du Second Empire : Napoléon III, Jacques Offenbach, Bismarck ou le romancier russe Léon Tolstoï.
Le ton de la chanson rock est repéré par les élèves, ainsi que la forme musicale "opéra-rock" avec ses rythmes répétitifs et ses riffs de guitare électrique. Sept musiciens sont identifiés dont 2 chanteurs, 2 guitaristes, un bassiste, une jeune femme jouant du tambourin et un batteur.
L'audition du document se fait ensuite par extraits avec repérage par les élèves d'un séquençage construit en 3 parties avec intervention d'un comédien (Ugo Bimar lui-même) qui imite le style si particulier de Jacques Offenbach ; puis la chanson Paris Napoléon III interprétée par le groupe de rock de Dimitri Casali avec au chant Pedro Camasara, Dimitri Casali, et Paloma Camarasa.
En conclusion, les élèves nous livrent leurs impressions très pertinentes :
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Selon Tristan : " c'est un projet intéressant, changeant des cours classiques. Là, le cours a un certain rythme, une certaine dynamique évitant de s'endormir et donnant plus envie de suivre que sur un support documentaire écrit classique. L'idée d'une représentation et d'une incarnation du personnage de Jacob Offenbach, petit juif de Cologne qui s'est parfaitement intégré à la société française du Second Empire, par une réussite professionnelle et sociale indéniable, devenant même un des amis de l'empereur Louis-Napoléon Bonaparte, démontre bien le Paris festif et époustouflant de Napoléon III qui a vraiment "réveillé" Paris et la France dans son ensemble. La partie musicale du groupe de rock donnant un rythme, une dynamique est aussi fort intéressante. Quant à la partie avec l'historien Arthur Chevallier, celle-ci est jugée par Tristan trop classique à son goût, des illustrations ou images du Paris de Napoléon III manquent selon lui dans la partie formelle de l'historien".
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Fidji, jeune fille de cette 1ère STMG3, a le plus préféré "la partie avec les musiciens. J'ai appris des choses que je ne connaissais pas sur Napoléon III. C'est intéressant car c'est sous ce format video que je trouve ça plus intéressant qu'un simple cours sur Napoléon III avec des documents sur papier".
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Ziad, un jeune lycéen franco-algérien nous dit : " Le projet est intéressant car j'aime l'histoire et la musique qui forment un ensemble parfait pour moi. La partie où Jacques Offenbach parle en français avec son accent allemand m'a vraiment fait rire".
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Saïd, jeune lycéen franco-marocain écrit que "ce projet musical et cinématographique que propose Historock est proche d'une comédie musicale et de l'opéra. L'aspect théâtral et musical est intéressant car il permet une approche pluridisciplinaire de l'histoire, divertissante et convaincante, qui allie le français, l'histoire, la musique, l'art."
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Stéphane, jeune lycéen franco-congolais nous dit que "la partie que j'ai plus aimé est celle avec le comédien et la chanson. L'approche est intéressante car il y a de la comédie et de l’humour donc cela nous fait penser que le document audio-visuel va être intéressant et va nous plaire".
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Martial, jeune lycéen franco-sénégalais m'a dit " C'est un projet intéressant car c'est différent des documents sur papier, on apprend mieux et autrement. C'est une approche originale de l'histoire car c'est une comédie musicale autour d'Offenbach et de Napoléon III."
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Djiby, jeune lycéen franco-malien m'a dit "J'ai aimé ce document car il est animé et il y a de la musique et on peut voir à quoi Jacques Offenbach ressemble. C'est un exemple de réussite sociale sous le Second Empire. J'ai bien aimé quand il y avait l'intervention de l'historien Arthur Chevallier".
Bref, ce cours fut une réussite et a réussi à capter l'attention des élèves par une approche innovante et pluridisciplinaire, mêlant l'histoire, le théâtre, la chanson rock et l'intervention scientifique d'un professionnel de l'histoire et du "napoléonisme".
L’historien Dimitri Casali a initié une nouvelle méthode et un chemin passionnant, qui a même raccroché des élèves décrocheurs ou en profondes difficultés scolaires à l'Histoire.
Il ouvre une voie nouvelle que les professeurs d'Histoire-géographie devraient suivre pour redonner du sens et de la profondeur à cette si noble discipline qu'est l'Histoire-géographie.
Etude de la vidéo "De Gaulle l'homme qui dit non !"
Cours d'EMC de la classe de Seconde 3, lycée Olympe de Gouge par le professeur Mathieu Pelletier
Synthèse de la séquence pédagogique du mardi 6 décembre 2022 faite à partir de la vidéo HISTOROCK "De Gaulle, l'homme qui dit non"
Aujourd’hui j’ai fait travailler mes élèves à partir du document audiovisuel de Dimitri Casali réalisé autour de la figure du général de Gaulle, "l'homme qui dit non". Cette séquence s'est inscrite dans le cadre d'un cours d'EMC de Seconde avec 24 élèves dans le cadre du programme d'EMC de Seconde "La liberté, les libertés". Ce cours s'inscrit dans l'Axe 1 du programme " Des libertés pour la liberté" et dans le chapitre 3 "Des libertés à conquérir et à protéger". Après avoir rappelé que la notion de liberté est plurielle, après avoir étudié les différentes formes de liberté présentes dans la D.D.H.C de 1789, nous avons voulu à travers cette séquence étudier un droit de l'homme fondamental : la résistance à l'oppression, incarné par le général de Gaulle, l'homme qui dit non au nazisme, à la capitulation de la France et l'homme qui, par son appel du 18 juin 1940, appelle les Français à se redresser et ne pas courber l'échine, à résister et à ne pas considérer que tout est fini en cette date du 18 juin 1940.
Afin de mener à bien ce projet pédagogique, nous avons suivi la méthode pédagogique proposé par l’historien Dimitri Casali articulée autour de quatre points :
1°) Rappel du contexte historique
Les élèves réinvestissent les connaissances acquises en classe de troisième et rappellent qu'à partir du 10 mai 1940, la France est attaquée par l'Allemagne hitlérienne qui finit par occuper Paris le 14 juin 1940. Le 17 juin 1940, le nouveau président du Conseil Philippe Pétain proclame l'armistice en prononçant ces mots sur les ondes de Radio Paris : "C'est le cœur serré que je vous demande de cesser le combat". Face à cette situation inédite et à cette capitulation française décidée par Pétain, un homme, l’ex-secrétaire d'État à la guerre dans le gouvernement précédent Paul Reynaud, Charles de Gaulle refuse dès le 18 juin 1940 cet armistice exigé par Pétain; de Gaulle s'engage dans la résistance et martèle sur les ondes britanniques de la BBC son appel à la résistance par ses mots : "La flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas".
2°) Présentation du document
Les élèves repèrent : - la nature du document : audiovisuel, vidéo avec interview d'un acteur incarnant le rôle du général de Gaulle
- acteurs et personnages historiques cités : de Gaulle, Pétain, Hitler
- forme musicale : très rock avec groupe complet : guitares, basse, claviers, batterie
- instruments reconnus : guitares électriques, basse électrique, claviers, batterie
- chanteurs : quatre personnes dont 2 solistes et 2 voix qui accompagnent la ligne de chant
- musiciens : 5 musiciens
- nom de l'historien de la séquence résumé : Fabrice d'Almeida
3°) Préparation à l'écoute
La vidéo est passée deux fois aux élèves qui répondent aux questions posées ci-dessus et travaillent en silence ainsi qu'en autonomie.
La classe est coopérative et les élèves apprécient le format découpé en trois parties : l'interview du comédien campant de Gaulle; la chanson rock "De Gaulle, l'homme qui dit non" figure du résistant et de l'homme engagé qui refuse le fascisme, l'expansion nazie et le totalitarisme hitlérien; l'interview éclairante de Fabrice d'Almeida qui complète ce portrait et qui recontextualise l'événement dans le temps de la Seconde Guerre mondiale et dans le contexte d'une Europe sous domination allemande en juin 1940.
4°) Approches et points de vue des élèves qui notent ce qui leur a plu dans cette nouvelle approche historique. Le lien histoire/musique est fédérateur et l'approche par l'ouverture culturelle HDA a beaucoup plu aux élèves. Le ton du comédien, les costumes, le rythme haletant et vif de la chanson, son message clair "de Gaulle l'homme qui dit non ! " scandé sur fond d'un son pur et proche d’un cris de guerre, suivi d’un refrain long mélodieux et entraînant.
En conclusion, les élèves notent ce qu'ils ont appris sur de Gaulle et font le lien avec le droit à la résistance à l'oppression, porté par de Gaulle et valeur phare de notre Constitution actuelle. Ils repèrent que de Gaulle est un militaire (avec le grade de général), résistant depuis Londres aux côtés du peuple britannique, militant pour la liberté et pour le retour au premier mot de la devise républicaine, qui s'est dressé contre l'ogre nazi, homme d'État et écrivain français (les élèves connaissaient le livre "L'Armée nouvelle" écrit par de Gaulle). L'approche audiovisuelle et culturelle leur a beaucoup plu et ils constatent que cet appel du 18 juin 1940 s'adresse à l'ensemble de la nation française dans toutes ses composantes sociales. Le professeur rappelle que de Gaulle a su fédérer l'ensemble des mouvements de résistance et des réseaux clandestins aussi bien communistes, socialistes ou gaullistes, qui formeront en mai 1943 le C.N.R., un mouvement conduit par Jean Moulin, l'émissaire du général de Gaulle sur le sol français, qui a aussi dit non, en refusant de se soumettre et de donner les noms de ces camarades résistants, malgré les tortures infligées au siège de la Gestapo de Lyon par Klaus Barbie. De Gaulle, après la Seconde Guerre mondiale, n'oubliera jamais la bravoure de Jean Moulin et de l'ensemble de ces Compagnons de la Libération."